Saül Karzs interviendra sur le colloque dans l'après-midi, où il abordera la "co-construction" comme défi du médico-social.
Construire ensemble est tout sauf évident, cela ne va nullement de soi, - une fois qu’on a dépassé les déclarations de bonnes intentions et qu’on veut sérieusement se mettre à la tâche… Des entraves de toutes sortes, objectives et subjectives, se font jour : un colloque comme celui que vous proposez est indispensable pour sérier ces entraves et tenter, partiellement sans doute, de les lever… En outre, s’agissant d’un travail de co-construction, rappelons qu’il ne s’agit pas d’un acte, mais bien d’un processus, avec ses allées et venues, ses avancées et ses prises de risque. Raison de plus pour l’interroger !
Ce sont, en effet, des pratiques plutôt « royalistes » qui se déploient le plus souvent dans le social et le médico-social, avec des pouvoirs de décision unilatéralement descendants, les usagers étant trop souvent traités en bénéficiaires passifs… Enoncer qu’il s’agit de mettre l’usager au centre ne suffit évidemment pas à rendre les choses automatiquement claires, même si nombre de professionnels se rendent bien compte de l’intérêt des évolutions qui s’imposent… C’est finalement un déficit démocratique qui fait cruellement défaut en matière sanitaire et médico-sociale, - comme dans le reste de la société d’ailleurs ! (cf.mon article « La participation des usagers à l’épreuve de la démocratie », ASH n° 2576, octobre 2008)
Parce que l’un et l’autre poursuivent des finalités identiques ! Déconstruire revient à interroger ce qui empêche ou rend difficile de construire ensemble ; nullement synonyme de détruire, il s’agit de se demander comment sont construites des configurations trop souvent tenues pour naturelles et évidentes, comme « handicap », « personne handicapée », « dépendance », etc. Déconstruire veut dire dénaturaliser, remettre dans l’histoire sociale ce qu’il y fut construit, et induire ainsi d’autres constructions possibles. Cela aide à comprendre le passage de la catégorie de « difforme » à celle de «personne handicapée » et ensuite de « personne en situation de handicap », - chaque nouvelle appellation indiquant des changements des caractéristiques reconnues aux personnes et des traitements qu’elles reçoivent…
Des enjeux en termes de synergies, surtout. Les professionnels ont tout à fait intérêt à ne plus faire cavalier seuls, la complexité des situations auxquels ils sont confrontés interdit littéralement qu’un seul – si diplômé soit-il, quelle que soit sa disponibilité personnelle – puisse accomplir convenablement sa tâche. Chaque professionnel a intérêt à pouvoir compter systématiquement avec les compétences et les savoirs des parents et des personnes en situation de handicap, comme il compte sur l’équipe interdisciplinaire… Chaque professionnel et, partant, chaque parent, chaque bénéficiaire a intérêt à ce qu’il en soit ainsi ! C’est là la différence, sur un registre clinique et éthique, entre « prise en charge » (faire pour) et « prise en compte » (faire avec).
(26/3/2013)
Jean-François Chossy interviendra sur le colloque dans la matinée, sur la question de la prise en charge et prise en compte des personnes handicapées.
Parlementaire sous le gouvernement de Mr Fillon, il a été en charge d'une mission sur l'évolution des mentalités et le changement de regard sur le handicap. Il aussi participé à la création de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapée.
Il nous livre ici les raisons de son engagement pour le handicap et de sa participation au colloque :
QUESTION 1
Auteur de la loi du 11 décembre 1996 visant à assurer une prise en charge adaptée de l'autisme : pourquoi avoir décidé de travailler sur le sujet du handicap et de l'autisme en particulier ?
QUESTION 2
Préparateur en pharmacie jusqu'en 1983, pourquoi et comment en arrive-t-on à travailler au sein du gouvernement, sur la problématique du handicap ?
QUESTION 3
En novembre 2011, vous rendez votre rapport sur l'évolution des mentalités et le changement de regard que notre société porte sur le handicap.
- Comment avez-vous procédé pour réaliser ce rapport ?
- Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
- À quoi a‑t-il servi ?
QUESTION 4
Quels sont pour vous, les enjeux de la co-construction ?
QUESTION 5
Les mentalités et le regard de la société sur le handicap ont-ils effectivement changé ?
(Jean-François Chossy, propos recueillis par E.Varin - Janvier 2013)
"C'est de façon privilégiée au sein du groupe familial que l'enfant construit des stratégies, donne sens à ses actes, ses projets, comme le font ses proches, parents, fratrie, famille élargie. Des relations s’élaborent, elles-mêmes en interaction avec des réseaux complexes, marqués au plan historique et culturel, où prennent place les partenaires du système éducatif, institutions et professionnels.
Entre continuités et ruptures, les héritages marquent sans cesse les processus de transmission. Trente-cinq études ou réflexions critiques de chercheurs et de praticiens, conduites en France mais aussi en Belgique, en Italie, au Canada, en Australie, au Pérou, au Chili ou en Australie, sont ici présentées. Elles examinent les relations entre contextes culturels et sociaux, et construction de la parentalité et des liens familiaux, en prenant en compte la diversité des formes de la famille contemporaine et plus particulièrement la place du père auprès de son enfant.
Dans ce contexte, quelles sont les conditions de développement des enfants porteurs de handicaps ? De quelle façon la prise en compte des handicaps peut-elle contribuer à une meilleure compréhension des modèles actuels d'analyse du développement ? Comment à leur tour ces modèles enrichissent-ils notre compréhension de l'enfant handicapé ? Comment enfin les professionnels sont-ils conduits à orienter leurs prises en charge et leur soutien aux enfants et aux familles "
Source : Cairn.info
SOMMAIRE
CHAPITRE 1 : Familles, transmission, parentalité
Chapitre 2 : Pères et paternité
CHAPITRE 3 : L'enfant handicapé : interactions et développement
CHAPITRE 4 : Développement de l'enfant handicapé : entre famille et institution
SOMMAIRE :
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
SOMMAIRE :
Présentation générale
I. UN ACCOMPAGNEMENT CONÇU AVEC ET POUR LE JEUNE ET SA FAMILLE
II. LE TRAVAIL AVEC ET SUR L'ENVIRONNEMENT : L'ANCRAGE TERRITORIAL
III. LA DYNAMIQUE DU SERVICE ET SON ORGANISATION
SOMMAIRE :
I. L'ÉMERGENCE D'UNE VOLONTÉ DE COLLABORATION ENTRE PARENTS ET PROFESSIONNELS
II. LES FACTEURS DE L'ABSENCE DE COLLABORATION AU FOYER FRANÇOIS CONSTANT
III. LES ACTIONS EN FAVEUR DE L'INSTAURATION D'UNE COLLABORATION AU FOYER FRANÇOIS CONSTANT
Découvrez les photos de Jean-Robert Dantou sur la prise en charge des personnes handicapées et dépendantes...
Didier Giroud, préface de Michel Laforcade.
Le diagnostic de la qualité : secteurs social, médico-social, sanitaire et administration. Éditions Seli Arslan, août 2012. 157 p.
"Les diagnostics, évaluations, analyses, bilans " partagés " sont en vogue dans les établissements sociaux et médico-sociaux, l'évaluation interne étant une obligation depuis la loi de janvier 2002. La force des démarches participatives n'est plus à démontrer, et chacun sent bien qu'on bâtira d'autant mieux un plan d'action, une stratégie qu'on la fondera sur un diagnostic préalable réellement partagé par les personnes concernées.
Mais si le caractère essentiel de la phase de diagnostic est accepté, les outils et méthodes pour y parvenir sont divers et pas toujours exploités au mieux de leurs possibilités. Or, il s'agit d'oser débattre de manière contradictoire, quitte à mettre en évidence des divergences parfois profondes, que ce soit sur les manières de travailler ensemble, ou la vision du rôle des acteurs en place, des valeurs défendues.
L'outil original dont les modalités et les exigences sont présentées dans cet ouvrage, le forum local, vise justement à favoriser une expression riche et maîtrisée de la part des professionnels comme des usagers, qui nourrira l'évaluation interne. Lancé en 2004 dans le cadre de la lutte contre l'exclusion, le forum local a fait ses preuves et a été étendu aux secteurs social, médico-social, sanitaire et à l'administration.
Le principe en est simple : les diagnostics partagés séparément le matin (professionnels d'un côté. usagers de l'autre) sont mis en débat l'après-midi entre les deux groupes. pour déboucher sur un diagnostic global de la situation et du projet, et proposer des pistes de travail ou des solutions. Ce livre se veut une contribution concrète aux méthodes participatives, qui parient toujours sur l'intelligence collective pour avancer ensemble.
Il s'adresse aux directeurs d'établissements, aux professionnels des secteurs social, médico-social et sanitaire ainsi qu'aux usagers. "
Commentaire pris sur decitre.fr